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terre des douves

Terre des douves est un espace éphémère d’observation, de réflexion, d’échanges, d'initiatives et de participation à la vie et au devenir des espaces extérieurs du fort Vauban de l'université de Nîmes. En effet, cette initiative s'ancre dans la terre des douves pour intégrer ses enjeux.
La recherche s'est portée sur notre rapport au vivant et notamment à la rencontre des plantes sauvages et leur milieu de vie en ville. Ainsi que la place, voire les potentiels collaborations qu'il était possible de tisser avec ces voisines. Une immersion pour découvrir, observer, une recherche et des ateliers pour comprendre, une documentation et de la création pour partager, centré sur un milieu de vie, un espace-temps situé.

à la rencontres des douves, à l'écoute des douves : les êtres vivants qui y habitent

Prenons soin de la terre qui nous entoure, des êtres vivants qui y habitent, tentons d'être attentif, d'être présent à cette réalité. Dans cette espace du site web, vous pourrez trouver un suivi sensible de la vie et de l'évolution des espaces extérieurs du fort Vauban au fil du temps. Petit et rapide aperçu ci-dessous.

la vie des douves : ateliers et controverses

Dans cet espaces du site web, cous pourrez retrouvez les différentes dynamiques et ses acteurs en présence dans les douves, petit et rapide aperçu ci-dessous.

récolte d'imaginaires

Exemple du 15-03 : une étudiante
Aujourd’hui, qu'est-ce que sont les douves pour toi ?
C’est un des espaces verts de l’Université de Nîmes, j’y ai vu comme un endroit qui avait vécu, qui vivote mais tu te demande toujours quand est-ce que ça vie ? Et comment ? Il se passe des choses, on le découvre au fur et à mesure, c’est une vie méconnue. La première fois que j’y suis allé, c’était une découverte, on ne savait que cela existait.
Aujourd’hui j’ai l’impression que l’Université veut en faire l’espace vert du campus, ça donne une impression de superficiel.


Qu’est ce que tu y as trouvé d’intéressant ?
Partenariat avec une école primaire (centre social), dans le cadre du jardin partagé. C'est un espace ouvert sur le quartier, d’éducation à la nature, à l’alimentation, d'interactions sociales et culturelles.

Qu’est ce qui pourrait arriver de pire à ces espaces ?
Qu’on y ait plus accès ou bien que cela passe d’un dédié à la nature, à un potentiel à un espace que l’on veut à tout prix combler par des usages discutables.
Je ne suis pas sûr que les machines de sports soient une excellente idée, parce que tu provoques un usage qui n’est peut-être pas adapté ou pertinent avec le lieu.


Dans l’idéal, qu’imaginerais-tu dans les douves ?
Une maison étudiante, le petit bassin de vie étudiant, du personnel, des enseignants, comme un sorte de “marché universitaire”. Les espaces de l’université / communautaires, avec des potagers, un atelier de bricolage et de réparation, un cabanon de troc. Tout construit de bric-à-brac, en récup’. Et co-géré.

Dans ce cas là, qu’est ce que tu aimerais y faire au quotidien / régulièrement ?
Quand je peux, au quotidien aller au café comme quand je vais à la cafète. En profiter comme un lieu où j’aime y passer, avoir des interactions, faisant partie des espaces communs de l’Université. J’aimerai y passer tous les jours, voir si des choses se passent, si les plantes poussent bien, prendre un jus de fruit, participer aux ateliers potager.

la communauté des douves

Ainsi un groupe, un collectif, une communauté s'est constitué. Ce qui est important à mon avis ici, c'est que ces initiatives portent sur la manière de faire récit collectivement. C’est-à-dire comment rassembler, fédérer, intéresser différents individus sur un espace commun. L’objectif de Terre des Douves était de créer un espace éphémère d’observations, de réflexion, d’échanges, d’initiatives et de participation à la vie et au devenir des espaces extérieurs du fort Vauban de l’université de Nîmes.
Un projet d’aménagement des douves et des espaces extérieurs étant en cours de réalisation, les décisions étant prises sans solliciter l’avis des étudiants, enseignants ou personnels du site, sans prendre en compte non plus les êtres vivants – non-humains – habitants de ses douves, et en ne prenant encore moins en considération les enjeux présents et futurs à l’échelle de la ville de Nîmes et de l’Université, voire du territoire.
En effet, cet espace porte en lui un énorme potentiel. À la fois en termes d’espace de « tiers-paysage[1] » pouvant accueillir la diversité biologique du vivant ; à la fois comme un espace apportant de la fraîcheur, voire une réserve d’eau à la ville -Nîmes qui est très minérale - ; à la fois comme un paysage comestible, entre potager, jardin de plantes aromatiques et médicinales, arbres fruitiers, apportant ainsi une forme d’autonomie ou résilience au quartier ; à la fois comme un jardin public, regroupant les plantes endémiques de la région ; enfin comme un lieu de rencontre sociale, de vie, d’échanges : un lieu de respiration culturelle.
L’idée était donc d’essayer de constituer une communauté biotique, c’est à dire à la fois humaine et sauvage – faune et flore – afin d’occuper, d’habiter les douves pour influencer le schéma directeur d’aménagement. Différentes observations ont permis d’aller à la rencontre et de cerner la vie des douves afin de débuter un inventaire des formes de vie en présence, comparable à un récit sensible des lieux (récolte photographique, sonore, croquis, notes des usages et habitudes, des sensations, des forces en présence). Notamment un intérêt a été porté sur le vivant « invisibles », celui que l’on ne voit pas si l’on ne porte pas attention, ainsi qu’à la vie du sol, tenter d’en faire l’inventaire pour la comprendre et pour régénérer ce sol comme une base pour un futur jardin d’abondance. De nombreuses idées ont été soulevées pour investir les douves de manière permanente et non-humaine, ainsi que de manière vivante.
Pour cela, Gilles Clément est un enseignant de référence, notamment avec le « jardin en mouvement[2] », c’est un concept pour désigner à la fois un type de jardin où les espèces végétales peuvent se développer librement et, plus généralement, une philosophie du jardin qui redéfinit le rôle du jardinier, en accordant une place centrale à l’observation, et qui repose sur l’idée de coopération avec la nature.

[1]
Tiers-paysage est un concept développé par Gilles Clément, paysagiste et jardinier. « Désigne la somme des espaces où l’Homme abandonne l’évolution du paysage à la seule nature. Il concerne les délaissés urbains et ruraux, les espaces en transition, les friches, marais, landes, tourbières, mais aussi les bords de routes, rives, talus, de voies ferrées… A l’ensemble des délaissées viennent s’ajouter les territoire en réserve. Réserves de fait : lieux inaccessibles, sommets de montagnes, lieux incultes, déserts : réserves institutionnelles : parc nationaux, parcs régionaux, « réserves naturelles ». Le Tiers-paysage constitue un espace privilégié d’accueil de la diversité biologique en particulier dans un contexte global de territoire soumis à la maîtrise et à l’exploitation de l’Homme. « Regardé sous cet angle, le Tiers-Paysage apparaît comme le réservoir génétique de la planète, l’espace du futur.. » Le Tiers-Paysage est une nécessité biologique qui conditionne l’avenir des êtres vivants, qui modifie la lecture et valorise des espaces habituellement considérés comme négligeables. Il revient à la politique (ou à la société civile) d’organiser la partition des sols de façon à ménager dans son aire d’influence des espaces d’indécision, ce qui revient à ménager le futur. Intégrer au projet une part d’espace non aménagé, ou encore à désigner comme espace d’utilité publique.

[2]
« Comme tous les espaces animés d’êtres vivants – plantes, animaux, humains – le Jardin en Mouvement se trouve soumis à l’évolution résultant de leur interaction dans le temps. Ici la tâche du jardinier revient à interpréter ces interactions pour décider quel genre de « jardinage » il va entreprendre […] l’objectif étant de maintenir et accroître la diversité biologique, source d’étonnement, garantie du futur. Faire le plus possible avec, le moins possible contre ; résume la posture du jardinier d'un jardin en mouvement ».

La communauté des douves, bien qu'informelle :

des pistes de projet de design

Tout d'abord, le site web comme outil de documentation, de partage, comme moyen de sensibilisation et d'information sur ces espaces et sur les enjeux plus systémiques qu'incarnent ces plantes sauvages, ce sol, cette terre, ces communs, ces êtres vivants.

Puis des idées semées par ici et par là :